CQBR
Dans le but de répondre au besoin des forces spéciales US pour un fusil d'assaut compact, moderne, polyvalent et évolutif, le programme SOPMOD fut initié en 1989 par l'USSOCOM. Après plusieurs années de réflexion, le choix final se porta sur la carabine colt M4A1 chambrée en 5.56, dérivé du M16 en dotation au sein de l'ensemble des corps d'armée US. Cependant, l'intérêt de ce programme résidait dans le fait que le M4 SOPMOD apparaissait d'avantage comme un système d'arme complet que comme un simple fusil. Ainsi, le kit comprenait à la fois l'arme en elle même, mais aussi un panel complet d'accessoires permettant d'adapter le fusil aux besoins opérationnels, et ce de manière parfaitement modulaire, grâce en particulier au garde main RIS (rail interface system) fourni par KAC, permettant la fixation de n'importe quel accessoire compatible avec un rail 20mm picatinny. Afin d'éviter de devenir rapidement obsolète, ce kit a depuis le départ été conçu comme un ensemble évolutif, les accessoires étant remplacés au fur et à mesure des innovations technologiques et de l'épreuve du terrain. Ainsi, le bloc 2, développé à partir de 2001, prévoyait d'inclure pour chaque lower receiver de M4A1 trois upper receiver différents, en plus des diffèrents accessoires, afin de maximiser la modularité du fusil.
Ceux ci étaient alors:
Le système de plusieurs upper receivers pour un seul lower se révélant contraignant à l'usage, celui ci fut rapidement abandonné.
Cependant, le concept d'un fusil d'assaut ultra compact ne disparut pas pour autant. Ainsi, le département armement de la Navy, alias Crane division, développât vers 2002 un fusil spécialement conçu pour les troupes du NSW, et baptisé CQBR, cette fois ci pour Close Quarter Battle Rifle. Basé sur le m4a1 original du programme SOPMOD, celui-ci subit un certain nombre de modifications assez lourdes. Raccourcir un canon sur un fusil basé sur la technologie des AR15 en dessous de la barre des 14.5 pouces ayant toujours été source de problème de fiabilité, à cause de la chute de pression induite dans le système. Ici, le canon d'origine Colt fut raccourci à 10.3 pouces et le mécanisme interne modifié en conséquence. Afin d'assurer une cinématique de tir correcte malgré la perte de 4 pouces de canon, le système d'emprunt de gaz fut élargit, le ressort d'éjection changé, ainsi que diverses autres pièces. Le levier d'armement fut également remplacé par un modèle dit "gas buster" de chez Precision Reflex afin d'empêcher les gaz chauds de refluer vers le visage du tireur lors du tir. L'année suivante, les upper receivers Colt et leur canon de 10.3 pouces furent remplacés par des ensembles receiver-canon de chez LMT, de 10.5 pouces, permettant notamment d'éviter de modifier l'emprunt de gaz.
Les retours d'expériences sur ces derniers furent excellents lorsque utilisés avec les nouvelles cartouches de dotations MK262 (77 grain Blackhills), les fusils se révélant aussi fiable que les m4a1 standards, montrant la maîtrise de LMT dans les modifications pour ar15.
Hormis l'aspect mécanique, le CQBR possède un certain nombre d'accessoires caractéristiques tels que:
Il est également courant de voir monté sur ce fusils une lampe tactique de chez Surefire modèle M962 (9 volts) voir M951 (6V), un désignateur laser IR AN/PEQ2, un désignateur visible CVL (ou AN/PEQ5) et un grip RIS KAC. Le red dot de type aimpoint, indétrônable les premières années, semble désormais de plus en plus souvent remplacé par une optique de type ACOG TA01de chez trijicon, offrant un grossissement de 4.
Une configuration bien plus rare consiste en un viseur holographique de type EO-tech 552 ou 551, en série avec un BUIS 300 mètres de chez KAC. A l'origine, la série EO-tech était pressentie pour remplacer le comp M2, mais ce changement ne semble pas avoir été adopté. En effet, les EO-tech ont une bien plus faible autonomie, et semblent moins à l'aise en milieu marin que les Aimpoints. |
Le CQBR, depuis son apparition dans les années 2002-2003, est désormais présent de manière quasi hégémonique en temps que fusils d'assauts au sein des SEAL-Teams, que ce soit en Afghanistan ou en Irak. Ce succès semble pouvoir s'expliquer par le fait que ce fusils reste efficace dans la gamme de distances d'engagement généralement rencontrées par les forces spéciales dans le contexte actuel, à savoir rarement au delà de 200 mètres. De plus, son faible encombrement permet un gain en confort non négligeable lors des nombreuses patrouilles en véhicules. Enfin, même chez les professionnels, le facteur cool n'est pas forcement négligeable.
Ce succès semble avoir poussé la crane division à développer le MK18mod0, sorte de modèle de grande série du CQBR, équipant désormais l'intégralité des troupes de la Navy. Les caractéristiques de celui sont extrêmement proche du CQBR original, la différence principale étant le lower receiver de M16A1 en lieu et place de celui de M4A1, ainsi qu'une crosse "crane" fournie désormais par LMT. Les accessoires sont cette fois ci parfaitement standardisés, soit aimpoint M2 + Wilcox mount et Surefire M962.